Scène de téhatre à partir d'une photo.

Marina, au centre de la photo, dansait le tango sur la musique de son compositeur préféré.

Gral. – (chuchote à son ami Jean-Mi). Hier soir, je te disais que j’avais parlé avec une charmante demoiselle à qui je ne pense pas lui être indifférent. Elle avait la voix douce, et dégageait un parfum particulier, j’ai cru reconnaître la rose blanche. Je dois la revoir ce soir sur le pont.

Jean-Mi –Mais dis-moi, elle t’a tapé dans l’œil aussi. A quoi ressemblait-elle ?

Gral. – Je ne sais pas, je n‘ai pas vu son visage, elle était derrière le rideau qui séparait la salle.

Jean-Mi. – Mmmm…

Ils étaient tous les deux songeurs jusqu’à ce que notre danseuse leur demanda de se taire.

Gral. – Ah, celle-là, je ne peux pas me la blairer.

Jean-Mi. – Moi non plus, et qu’est-ce qu’elle m’énerve en plus.

La conversation continue sur un ton ironique et moqueur.

Gral. – Regarde la Jean-Mi, elle se bouge comme si des clous poussaient du sol !

Jean-Mi. – T’as raison, on dirait qu’on a glissé du poil à gratter dans sa robe ! Ha ha ha !

Servla., derrière son comptoir, était désobligée de l’attitude de ses amis.

Servla. – Taisez-vous les garçons, si elle vous entend vous aurez des problèmes, elle est la fille du propriétaire.

Jean-Mi. – Ça m’énerve de voir cette bourgeoise qui n’a que faire dans sa vie, mais peut s’autoriser tout ce dont elle a envie, sans travailler, sans le moindre effort, sans rien faire !

Gral. – C’est une péteuse, une petite fille à l’âge adulte, trop gâtée, et le sens de la vie lui est inconnu. Regardez-la, elle se dandine tel un canard cherchant à se sécher de son bain !

Jean-Mi. – Elle se croit tout permis, elle pense que tout lui est du !

Blanda, la sœur de Marina, se dirige vers celle-ci d’un air assez remonté.

Jean-Mi. – Oh non ! Elle nous a sûrement entendus, et elle va tout moufter à sa greluche de sœur !

Servla. – Assurément, elle était là depuis le début.

Gral. – Pourquoi ne nous as-tu rien dit ?

Servla. – J’ai essayé de vous prévenir mais vous n’avez pas su saisir l’occasion de vous taire.

Gral. – Les voilà, laissez moi faire !

Marina. – Qui êtes-vous ?

Gral. – Nous sommes des agents de service. Nous sommes entièrement à votre disposition.

Marina réfléchit (le silence règne). – Mmmm… Très bien, dans ce cas, allez m’apporter un cocktail de fruits, et vous, une part de gâteau de ce midi.

Gral. – Mais je vous fais remarquer Mademoiselle, que le gâteau de ce midi en l’honneur du Capitaine fut goulûment terminé par votre présumée sœur ici présente !

Marina. – Cessez vos insinuations, elles sont désobligeantes, et débrouillez-vous pour le gâteau, faites en refaire un au cuisinier. Allez, dépêchez-vous !

(Jean-Mi et Gral s’en vont sur les ordres de Marina et reviennent avec la boisson et la part de gâteau).

Gral. – Mademoiselle, votre part de gâteau préparé sous vos ordres par le cuisinier.

Jean-Mi. – Ainsi que votre désiré cocktail de fruits.

Marina. – Je n’ai plus faim, remportez le ! Qu’y a-t-il dans ce cocktail ?

Jean-Mi. – Du kiwi, des oranges, des abricots, un concentré de fraises…

Marina. – Je n’aime pas ces fruits là, faites moi un cocktail avec d’autres. Disposez maintenant.

Les deux compères sortent de la pièce.

Gral. – Ah ! Celle-là, qu’elle aille au diable avec son gâteau pourri, je lui ferai bouffer par le nez, moi !

Jean-Mi. – Et Madame n’aime pas les fruits, pourtant ça lui ferait du bien de se purger un bon coup !

Retour dans la salle où la musique s’est arrêtée.

Blanda. – Que voulais-tu me dire grande sœur, je suis à ta disposition.

Marina. – Ah oui, je voulais te parler de l’autre soir, je crois que je suis amoureuse…

Blanda. – Comment ça ?

Marina. – Vers minuit, j’ai rencontré un jeune homme, il m’a chuchotée des choses merveilleuses…

Blanda. – A quoi ressemblait-il ?

Marina. – Je ne sais pas, je n’ai pas vu son visage.

Servla, derrière son comptoir, qui écoutait la conversation. – Intéressant…


(la photo page 113 du livre texto)
                première version à retravailler et si possible à jouer.